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Croquemort contre les préjugés des Européens

Dans cette édition de My Song, Croquemort, de son vrai nom Didier Lalaye, parle de son slam « Cousin de l’UE ». Il demande aux Européens de mettre fin à cette « castration morale » que sont les préjugés envers l’Afrique. « Personnellement j’ai été victime de plusieurs préjugés, explique l’artiste. (…) J’ai eu ce genre de questions par mail : “Est-ce qu’il y a le téléphone chez toi ? Est-ce que les avions atterrissent là-bas ?” »

Croquemort, de son vrai nom Didier Lalaye, est un slameur tchadien. Ses textes parlent des frustrations et des émotions que le peuple du Tchad expérience au quotidien. Quand il n’écrit pas, Croquemort soigne : il est aussi médecin.

Produced by Sophie van Leeuwen and Serginho Roosblad
Filmed by Serginho Roosblad
Edited by Sophie van Leeuwen

Y’en a marre, la révolution sénégalaise

Ils viennent d’horizons différents, des musiciens, des activistes et journalistes, et ont un souhait en commun : contribuer au changement du Sénégal. Pour contrer l’état d’esprit défaitiste de leur société sénégalaise, ils ont créé le collectif “Y’en a marre”.

Pour cela, ils ont choisi la musique. Le groupe de hip-hop du collectif a écrit la chanson “Dox ak sa gox”, c’est-à-dire “marcher avec sa communauté”.

Dans cette édition de My Song, le rappeur Fou Malade parle de cette chanson et du travail de Y’en a marre.

Production : Sophie van Leeuwen et Serginho Roosblad
Caméra : Sandesh Bhugaloo
Montage : Sophie van Leeuwen

Interview : le népotisme selon Sirleaf

Dans une interview avec RNW, la présidente du Liberia assume son népotisme et les hauts salaires de certains fonctionnaires.

— Madame Johnson Sirleaf, vous êtes une presidente appréciée dans le monde entier. Vous avez reçu le Prix Nobel de la paix en 2011. Mais dans votre propre pays, vous avez été accusée de nepotisme et de corruption. Trois de vos fils ont été nommés à des postes gouvernementaux. Comment expliquez-vous cela ?

— Notre pays a de très faibles capacités. Quelques institutions, qui doivent mener à bien d’importantes réformes pour la transformation de notre pays, n’ont pas la capacité et parfois n’ont pas l’intégrité nécessaire pour faire ce qui est juste. […] Nous devons placer certains proches pour mener à bien notre mandat de réforme à un niveau de compétence et d’honnêteté qui est nécessaire.
Le népotisme, c’est mettre quelqu’un de sa famille dans une position pour laquelle il n’a ni la qualification ni l’intégrité ou la compétence. Il y a parfois des moments où vous devez faire ça, même si c’est une mesure temporaire, pour remplir vos objectifs.

— Vous avez accusé l’ancien président du Liberia, William Tolbert, de népotisme pour avoir placé ses proches à des positions de pouvoir. Pensez-vous qu’ils étaient compétents ?

— Oh, absolument, ils l’étaient. Et, oui, j’ai été critiquée. Mais quand vous remplissez vos objectifs à la fin de la journée, c’est ce qui compte.

— Donc, vous ne renverrez pas vos fils ? Pour montrer que vous êtes une héroïne de l’anti-corruption ?

Non, je n’ai pas dit ça. Il y a un mandat et il y a un travail à accomplir. Quand ce travail et ce mandat seront accomplis, peut-être qu’ils iront vers d’autres choses.

— Les fonctionnaires du gouvernement au Liberia gagnent parfois jusqu’à 10 000 dollars par mois. Y-a-t-il quelque chose que vous pouvez faire à ce propos ?

— Quand nous devons recruter des Libériens avec certaines compétences professionnelles et une certaine expérience, pour des postes stratégiques, si nous ne les payons pas bien, nous ne pouvons pas les recruter.
Si un Libérien est qualifié et compétitif et si nous voulons le recruter, nous devons faire ça. Les Libériens qui occupent de telles fonctions et qui touchent de hauts salaires sont de solides managers, avec de l’expérience, recrutés au sein d’entreprises étrangères. Leurs compétences sont désespérément recherchées pour construire notre pays. Les Libériens ne devraient pas critiquer ceux qui reviennent avec les bonnes compétences pour reconstruire leur pays. Nous en avons besoin au Liberia.

— Comment allez-vous gagner la confiance du Liberia ?

— J’ai confiance dans le Liberia. Je ne parle pas de la minorité bruyante. Cela fait partie de la transformation. Je parle de la majorité satisfaite que je rencontre dans les zones rurales et qui est heureuse de voir que sa vie a changé, que son revenu a augmenté, et qu’elle a accès à de meilleurs services.
Nous acceptions les critiques, nous acceptons les commentaires, nous acceptons aussi l’adoration et la louange. Cela fait partie du progrès dans une société démocratique ou tous les droits sont respectés et protégés. Le Liberia avance et la majorité des Libériens et la communauté internationale le sait et le reconnait.

Cet article est une traduction d’une interview avec la présidente Ellen Johnson Sirleaf enregistrée durant sa dernière visite aux Pays-Bas. Le 9 novembre, elle a reçu un doctorat d’honneur à l’Université de Tilburg. Vous pourrez écouter l’interview vendredi, en anglais, dans l’émission Bridges with Africa, et en français dans L’Afrique en Action.